Le Treizième Nom
Dans la Lutèce du Ve siècle, assiégée par les incertitudes politiques et les craquements d’un monde en mutation, une série de meurtres rituels sème l’effroi. Les corps sont retrouvés disposés selon une géométrie obscure, marqués par des symboles que même les anciens hésitent à nommer. Les victimes n’ont, en apparence, rien en commun, si ce n’est une forme d’effacement intérieur - comme si chacune avait été choisie pour sa transparence.
Ganelon, officier de la maréchaussée, est chargé de l’enquête. Solitaire, méthodique, hanté par une quête de vérité plus ancienne que lui-même, il se lance dans une plongée lente et implacable à travers les couches profondes de la ville : cryptes, ruelles, mémoires, manuscrits oubliés, regards qui s’évitent. À mesure qu’il avance, les indices, loin de converger vers une résolution, semblent tisser un filet plus vaste — une architecture souterraine où chaque meurtre n’est qu’un mot dans une phrase oubliée.
Car il ne s’agit pas seulement de trouver un coupable, mais de déchiffrer un serment ancien, prononcé jadis par treize noms — treize figures liées par un pacte que l’Histoire a tenté d’enfouir. Chaque meurtre, il le comprend peu à peu, est une offrande, une pièce sur l’échiquier d’un souvenir collectif qu’un seul homme s’est mis en devoir de restaurer.